Les "Staple Rights" (droit des denrées)
Le plus gros point de discorde entre la ville et les ‘Ommelanden’ était ce qu'on appelle les "Staple Rights". Les habitants des ‘Ommelanden’ étaient obligés de vendre leur grain dans la ville et ne pouvaient brasser la bière que pour leur usage personnel. L'opposition contre les Staple ne cessa de croître, et finalement en 1575, les Ommelanden se séparèrent de la ville. En 1579, les Ommelanden signent l'Union d'Utrecht et rejoignent la rébellion calviniste contre l'Espagne.
Membre de la République des Pays-Bas
Cependant la séparation ne dura pas longtemps. En 1594, l'union des armées du prince Maurits et Willem Lodewijk, comte de Nassau, capturèrent la ville catholique pro-espagnole de Groningen. En 1594, dans le «Traktaat van Reductie» (Traité de réduction), les États généraux décidèrent que la ville et les Ommelanden devaient être réunis en un «Gewest» (région). Le 17 février 1595, la ville de Groningen et les Ommelanden furent intégrés à la République des Pays-Bas comme septième province.
Le Conseil de la province du «Stad en Lande» constituait le gouvernement exécutif général de cette nouvelle région, composé d'une part du maire et du conseil de la ville de Groningue et d'autre part des États des Ommelanden. Les deux partis avaient une voix. L'exécutif provincial constituait le comité exécutif. L'administrateur provincial du plus haut rang était le «Stadholder» (régent). Son grade le plus important était capitaine-général des forces armées dans la région.
Carte Historique de la province de Groningen
Occupation française et nouvelle structure gouvernementale
Pendant l'occupation française (1795-1813), période Franco-Batave, l'organisation gouvernementale néerlandaise fut fondamentalement modifiée. Napoléon a jeté les bases de l'organisation gouvernementale telle que nous la connaissons aujourd'hui. Le département de La Haye prenant le pouvoir. Les limites et le nom de la province actuelle de Groningue ont changées plusieurs fois au cours de cette période.
Il a été appelé «Westereems» entre 1799 et 1801 avec Leeuwarden comme capitale. Puis remplacé plus tard par le Département de Groningen. En 1811, le département du Westereems fût créé. Le département du Westereems comprenait les provinces actuelles de Groningue, Drenthe et la zone située entre les Eems et la frontière actuelle du pays. Pour la première fois, des municipalités furent créées, ce qui constituait une nouvelle avancée importante. Depuis 1808, quelque 62 municipalités ont été créées dans la province de Groningue.
Le Conseil départemental étant composé de douze personnes dont la seule responsabilité est de percevoir les impôts et d'améliorer les infrastructures. Depuis 1807, le «landdrost» (préfet) est l'administrateur provincial de plus haut rang. Six assesseurs (sous-préfets) l'assistent.
Royaume des Pays-Bas
En 1814, la domination des Français prend fin: le Royaume des Pays-Bas est fondé. Les départements ont été remplacés par les provinces. Les pouvoirs du Conseil provincial sont décrits en détail dans la Constitution. Le roi nomme un gouverneur pour chaque province qui aura une voix décisive dans l'exécutif de l'État. Il a un accès direct au roi.
Les membres du Conseil provincial sont élus par un groupe d'hommes qui payant un certain montant d'impôts fonciers. C'est ce qu'on appelle le suffrage de recensement. Il y a environ 450 électeurs sur une population totale de 145.000 personnes. Ils votent pour des électeurs qui, à leur tour, votent pour les membres qui formeront le Conseil provincial. Le rôle démocratique du Conseil provincial est relativement faible à ce moment.
La loi provinciale de Thorbecke
La nouvelle loi provinciale de 1850 fût fondée sur la Constitution de Thorbecke (1848) et contribuait à assurer l'avenir de la démocratie. À partir de ce moment-là, la province a été autorisée à percevoir ses propres taxes et à édicter des lois. Les assemblées nationales devinrent publiques, cependant, seuls les hommes les plus aisés pouvaient voter pour les membres de l'États. En 1917, le suffrage universel pour les hommes a été adopté, suivi en 1919 par le suffrage des femmes. Cela a effectivement marqué la fin du suffrage de recensement.
Sombre chapitre de l'histoire démocratique durant la 2éme Guerre mondial.
Pendant la Seconde Guerre mondiale (1940-1945), le gouvernement provincial a fonctionné jusqu'en 1941. Le 1er septembre 1941, la loi 152/1941 entra en vigueur. Cela signifie que toutes les activités du Conseil provincial et des conseils municipaux furent abrogées. Ce fût la fin de la démocratie parlementaire. Le Conseil provincial fût obligé de mettre fin à toutes ses activités. Le commissaire de la Reine fût révoqué. Tous les délégués ont été forcés à démissionner. Ils furent remplacés par six conseillers du gouvernement (membres du NSB, le parti nazi néerlandais). En février 1942, un membre du NSB fût nommé commissaire provincial par les occupants allemands.
De l'après-guerre à aujourd'hui
Une nouvelle ère de changement s'installa après la Seconde Guerre mondiale. Il était encore possible de tenir des élections pour le Conseil provincial. En 1962, une nouvelle loi provinciale fût promulguée. Le Conseil provincial reçût plus d'attributions et de pouvoirs.
Le principe de dualisme fût établi après les élections nationales de 2003. Les délégués (députés) n'étaient plus membres du Conseil provincial.Les membres du Conseil provincial sont devenus des représentants du peuple et contrôlent également le conseil de surveillance de l'Exécutif provincial.
Voulez-vous en savoir plus?
Voulez-vous savoir comment tout est organisé maintenant et qui siège dans le gouvernement provincial? Pour plus d'informations, veuillez consulter le lien le Conseil provincial et l'exécutif provincial. Nous avons rédigé une brochure intitulée «De Statenzaal» décrivant l'histoire et la gestion de l'exécutif provincial durant ces quatre derniers siècles. Vous pouvez demander cette brochure ou la télécharger ci-dessous.
Fort Bourtange -
Pendant la guerre de Quatre-vingts Ans (1568 - 1648), les Espagnols avaient le contrôle sur Groningue et la route menant à l'Allemagne. William, le chef des Pays-Bas, compris qu'il était nécessaire de rompre les communications entre Groningue et l'Allemagne. Il décida qu'il serait optimal de construire une fortification sur le passage Bourtange, qui était la route principale menant à l'Allemagne. Le fort fut achevé en 1593, construit en forme d'étoile avec un réseau de canaux et de lacs utilisaient comme douves (également conçues sous formes d'étoiles). Au moment de son achèvement, le fort abritait cinq garnisons. Peu après sa construction, les forces espagnoles de Groningue l'assiégèrent, mais l'attaque échoua.[1]
Le fort Bourtange fît face à une autre bataille en 1672 contre les forces d'invasion du prince-évêque de Münster, l'allié allemand de la France dans la guerre franco-hollandaise. Après avoir pris 18 villes et villages dans le nord des Pays-Bas, ils demandèrent que le Fort se rende. Le capitaine Protts, gouverneur du fort, refusa cette demande, et les Münsters répliquèrent par un assaut frontal. Grâce aux marais environnants et aux défenses déjà éprouvées du fort, l'armée envahisseur fût repoussée avec succès.[2]
Après sa fermeture et la conversion en un village qui s'en suit en 1851, les conditions de vie commencèrent à se détériorer. Plus de 100 ans plus tard, en 1960, le gouvernement local décida que, pour lutter contre ce problème grandissant, l'ancien fort serait restauré à son aspect de 1740-1750 et transformé en musée historique. Cela donnant un attrait touristique précieux pour le village environnant. Le Fort est encore aujourd'hui un musée.